27 avril 2007, Microsoft et son partenaire Peugeot ont convié la presse française sur le mythique circuit Paul Ricard au Castelet, véritable vitrine technologique du monde de la course. But de cette journée ambiance carbone et odeur de gomme : présenter Forza Motorsport 2 en grandes pompes avec les illustres noms de la team Peugeot 908 ainsi que la présence du maître Dan Greenawalt (Game Director chez Turn10). Etes-vous bien enfoncé dans votre baquet ? On enclenche la première, faites chauffer la gomme !
Je dois avouer, j’étais très impatient de remettre les pieds sur le circuit de mon enfance. Fouler les terres de cette incroyable piste mythique, de par ses courses et ses vainqueurs (Lauda gagna en 75, Prost s’y imposa quatre fois par exemple) laissa un souvenir impérissable au jeune passionné de courses auto que j’étais. A la fin des années 90, le circuit fut racheté par le grand manitou de la Formule 1 : Bernie Ecclestone, dès lors interdit au public, le Paul Ricard vieillissant se métamorphosa en cette fabuleuse vitrine qu’est le High Technology Test Track. Le ton est donné, Microsoft n’a pas choisit ce haut lieu de la technologie par hasard et nous comprenons vite qu’une autre petite merveille nous attend dans les salons du HTTT. Forza 2, de l’aveu même de notre ami Dan (Greenawalt), se veut à l’image du circuit, innovant, passionnant et puissant ! Soit Mister Greenawalt, mais montrez nous cela !
Forzament, ça évolue !
Avant de pouvoir mettre les mains sur un volant pour enfin tester la bête, nous avons eu une petite présentation par Dan Greenawalt en personne qui, je dois le dire, est un grand bonhomme impressionnant ! Vous l’avez surement remarqué, le saut de génération a permis à la série Forza d’évoluer, non pas seulement sur le plan visuel mais sur le plan technique tout entier, même si les bases qui ont participé au succès du premier opus sont toujours présentes. Par exemple, cette fameuse localisation de votre profil : si vous choisissez d’être européen alors vous avez des tarifs préférentiels sur toutes les voitures européennes. Cela reste un détail mais participe tout de même à l’immersion générale.
L’un des atouts principaux de Forza c’est la customisation de ses voitures (plus de 300) : très poussée dans Forza 2, elle offre au joueur tous types d’évolution moteur, aérodynamique ou châssis. Cela permet à votre bolide de prendre de la puissance, d’augmenter ces performances et d’évoluer dans les catégories D, C, B, A, S par ordre de puissance. La petite nouveauté, qui tient plus de la subtilité efficace que de la grosse évolution, est la disparition des sous classes 1, 2, 3 et 4 au profit d’un nombre à trois chiffres qui augmente tout au long de l’évolution de la voiture. Le but est d’obtenir un degré de précision supplémentaire dans le classement par performance de vos caisses.
Autre point très important et qui a participé indéniablement au succès de Forza 1, c’est la possibilité de peindre ses voitures grâce à un système de calques et de décalcos. Il faut avouer que les fans sont capables de choses incroyables comme en témoigne ces quelques captures. Forza 2 pousse le bouchon un peu plus loin. Vous vous sentiez frustrés par les 300 petits calques superposables ? Désormais vous pourrez en créer plusieurs milliers ! Vous trouviez la variété des décalcos limitée ? Pas de problème, la aussi, les chiffres sont à la hausse avec la venue entre autres des lettres sous différentes typos ! Finalement sur le plan Customisation, Forza Motorsport 2 joue la surenchère au service de notre imagination toujours plus débordante (oui une Ferrari rose au logo Hello kitty, il fallait y penser Dan !) Pour finir, sachez simplement qu’il vous sera possible de créer plusieurs robes pour une même voiture, ce qui n’était pas octroyé lors le premier opus. A ce titre, vous pourrez toujours échanger les peintures tout comme les voitures à l’aide du tout nouveau menu « Action hause » s’inspirant des jeux de rôle massivement multi-joueurs. Passons maintenant en revue le gameplay et les qualités techniques de cette dernière production.
Forzament technique
Mon sang n’avait fait qu’un tour lorsque Turn 10 décida de montrer les premières images officielles du jeu après de long mois d’attente à la suite d’un superbe E3. Vous vous en souvenez peut être : des textures floues, approximatives, une ambiance lumineuse figée, une modélisation assez simple… On se demandait vraiment si c’était bien le Forza 2 dévoilé dans une vidéo plutôt réussie quelques mois auparavant. Petit à petit, les images montrées se sont pourtant grandement améliorées, mais étonnamment leur qualité fut toujours inégale. Lors de cette journée au Castelet, j’ai eu l’occasion de voir une « build » relativement récente ce qui veut dire non définitive et, premier constat, oubliez toutes les images officielles les plus moches que vous ayez pu visionner jusqu’ici car le rendu s’avère vraiment très beau ! Sans pour autant faire oublier PGR3 ou se rendre aussi impressionnant que les replays de GTHD, nous assistons tout de même à une petite claque lorsque l’on n’attendait pas grand-chose. Les classiques next gen sont bien présents, reflets, effets de particules avancés et autres artifices au service de l’immersion. A noter que l’ambiance lumineuse s’avère d’excellente qualité et, si l’enfer de la course ne venait pas enflammer ces circuits paradisiaques, nous pourrions observer le ciel des heures durant.
Au niveau de la modélisation : rien à dire, le rendu des voitures est fidèle jusque dans les moindres détails, même si l’un des éléments de la carrosserie doit gêner le joueur. Le système de dégât, avec les éléments détachables, les rayures et autres déformations en temps réel joue lui aussi la carte du réalisme et se trouve être la grosse réussite graphique de Forza 2. Autre aspect important, l’ensemble tourne à 60 images par seconde avec une constance étonnante ! Dernière petite chose, la build dispo à l’essai présentait un léger aliasing, mais les experts pensent qu’il s’agit d’un défaut mineur de la version du jeu, tout devrait rentrer dans l’ordre pour la sortie du jeu prévue le 8 juin.
Rodéo sauvage sur les belles italiennes !
Le gameplay reste la partie primordiale pour un jeu de course se targuant d’être une simulation. La première fois que j’ai vu tourner le jeu, Sébastien Bourdais était aux commandes, assis dans le baquet aux commandes d’une 550 Maranello de course. Il s’amusait à taper des chronos avec son copain Stéphane Sarazin et tous deux tournaient en 1 minute 55 sur le circuit de Seebring. Plus tard, ce fut mon tour et, au meilleur de mes essais, je ne suis descendu en dessous des 2 minutes 5. Cette petite anecdote a pour simple but de vous dire que les pilotes professionnels ont bien assimilé les mécanismes de la conduite leurs permettant d’exprimer tout leur talent. Doit-on en déduire un bon gameplay pour autant ? Oui ! La conduite au volant (pour commencer) est très précise, le retour de force réagit bien - très sereinement même - et laisse le joueur s’adonner au plaisir de la jolie trajectoire sans pour autant ne pas subir le caractère de sa belle. Cependant les plus experts d’entre vous ne goûteront leur plaisir que lorsque les aides seront supprimées. A ce moment là, il faudra faire preuve de doigté, de calme et de précision. La simulation prend alors tout son sens et l’on réapprend bien vite que bloquer les freins 10 mètres avant un virage en angle droit, à 150km/h, n’est réalisable que dans PGR3. De même que la ré-accélération façon bourrin du pédalier vous rappellera très vite que le fier destrier n’est pas encore dompté. Tenez le vous pour dit : Forza, toutes aides désactivées, prend réellement toute sa valeur pour les passionnés désireux d’avoir le plus de réalisme possible, les autres ne bouderont pas pour autant pas leurs plaisir tant le jeu reste fin et plaisant à manier, aussi bien pad en main que volant devant soit.
Un rapide tour sur les aides disponible : ABS (pour ne pas bloquer les roues au freinage), TCS (anti-patinage) ainsi que ESP (contrôle de trajectoire, pour éviter les têtes à queues). Pour apprendre les circuits, vous avez la possibilité d’afficher la trajectoire idéale avec les zones de freinage et d’accélération. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de régler mes voitures, mais sachez que le jeu dispose de toute une palette d’instruments de mesure permettant de faire ses réglages le plus finement possible. Par exemple, lors des replays vous pouvez afficher une fenêtre présentant la pression sur les suspensions, la température des pneus ou encore les pneus, le tout en temps réel. Le passage à la next gen et le surplus de puissance de calcul profite au jeu pour réellement permettre à l’utilisateur de gérer le tout et d’en voir les conséquences sur la piste. Retenons donc que le gameplay définitif sur la version testée est une très grande réussite et la force majeure de Forza Motorsport !
Finalement que retenir ? Simplement que Turn 10 n’a pas failli, le jeu semble très bien réalisé dans son ensemble : un gameplay très fin et profond pour les experts, des graphismes réussis sans être tapageurs, un mode peinture incroyable et inégalé pour un jeu de course et de nombreuses voitures allant de la modeste 207 à la rugissante 908. Ce qui devait être une preview à l’origine est devenu un mini test, il faut dire que je me suis facilement laissé bercer pas la passion du sport-auto qui est retranscrite à la perfection ici et permet au plus grand nombre de se prendre pour Sébastien Bourdais.